Après qu'une tentative de Classement de Villemont ait échoué au début des années 50 (le classement actuel est de fin 1974), ses propriétaires cherchèrent à s'en séparer. S'est alors présenté parmi les acquéreurs interressés, un citoyen belge soit disant mandaté par des associations caritatives et soucieux d'installer dans les lieux un centre d'acceuil pour enfants défavorisés. La vente fût faite à son profit à la fin du mois de Mai 1958.

Le principal acte d'administration de ce nouveau propriétaire fut d'assurer le château à une forte valeur (Le coût de la reconstruction) puis d'installer un échafaudage sur la Tour Ouest, de commencer à faire reprendre le crépis par un maçon de Gannat (Allier) ! Mais, à peine, un mois après la vente, dans la nuit du 3 au 4 juilet 1958, le château s'embrasait de toutes parts.




[Le Journal La montagne du 4/07/1958]

L'origine criminelle de cet incendie est avérée. Car Il y a des signes qui ne trompent pas : on a retrouvé 6 ou 7 départs de feu. C'est la preuve désolante que quelqu'un a volontairement cherché à detruire par les flammes.


[Le Château après l'incendie]


Toutefois, ni l'enquête de Gendarmerie, ni l'instruction pénale qui a suivie, pendant 2 ans, ne permetteront de retrouver l'incendiaire ! L'heureux propriétaire belge percevrera donc sa coquette indemnité d'assurance avec laquelle il n'estimera pas devoir reconstuire...

Pourtant le soir de l'incendie, les pompiers constatant que le château lui-même était perdu ont tout fait pour préserver les communs attenants de l'extension du feu.C'est ainsi que - temporairement certes - la chapelle d'un coté et la cuisine de l'autre, ont pu être préservées.

Mais il en était définitivement terminé des parquets Versailles, de ceux à décors étoilés en bois éxotiques d'essences differentes, de la bibliothèque en citronier et en ébène, des trumeaux et autres boiseries, des gypcéries ornant les murs, tous envolés en fumée dans la nuit chaude d'un triste été auvergnat...



[Le grand Escalier le lendemain du feu]

Après ce désastre qui a completement ravagé le château lui même, Villemont sera vendu au début des années 60. Le domaine agricole voisin sera exploité. Mais l'ensemble des bâtiments qui le composent seront laissés sans entretien. Quelques années plus tard, la carcasse du corps de logis reste béante à ciel ouvert tandisque les communs ont encore leurs toits. Pour combien de temps encore ?




[Villemont photograhié depuis helicoptère, en 1965]











[Vue des communs en 1965]


Pendant près de 40 ans, donc, et depuis l'incendie du 4 Juillet 1958 qui a emporté le Château proprement dit, l'ensemble du site a été abandonné aux caprices de la nature.

Livrés à la végetation, les bâtiments seront rapidement la proie d'un extra-ordinaire développement de lierre et de divers plantes grimpantes. Des arbres poussent en étage des communs, au dessus des voutes, dans les décombres formés par les bois de charpente et débris de toiture.

Delaissé, Villemont sera pillé, vandalisé- : dallages, carrelages, ferronneries, boiseries et décors divers seront volés, arrachés ou saccagés. Les toitures des communs, certaines dépossédées de leurs tuiles - ce qui ne fera qu'aggraver l'hémorragie - s'écrouleront les unes après les autres.




[Des arbres poussent
en étage]


Une gangue végétale s'empare des lieux, enveloppe les bâtiments jusqu'à les ensevelir sous un épais manteau de verdure.



[La Chapelle dissimulée
sous une végétation envahissante et destructrice]


La grande cour d'Honneur, quant à elle, disparait, sous un véritable bois taillis. Des troncs d'érables, de hêtres, de chênes, de sureaux atteignent vingt à trente cinq centimètres de diamètre. En bref, la nature s'installe et est en passe de reprendre à jamais possession de ces lieux marqués d'histoire.



[Vue arérienne avant défrichage en 1992]


[La nature a vite repris ces droits :
en 1992, un bois taillis s'est installé
dans la grande cour d'honneur]



Villemont, cet ensemble merveilleux et unique, va-t-il pour autant disparaître définitivement sous cette jungle hostile ?

Pas complètement: après une période d' agonie un espoir réapparaitra en 1995, année à partir de laquelle une opération de sauvegarde sera entreprise qui permettra la renaissance de ce joyau du XVIII ème Auvergnat.